Il est irrévocable que les mouvements indépendantistes prennent de plus en plus d’importance en Europe. Après le référendum en Catalogne, c’est le Nord de l’Italie qui a organisé une consultation populaire sur l’autonomie dont devrait bénéficier ses instances politiques. Plus récemment encore, les Corses ont montré leurs aspirations à une plus grande autonomie de l’île en votant en masse pour la coalition nationaliste Pè a Corsica.
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Faisons donc le tour de ces régions d’Europe ainsi que de leur histoire pour comprendre d’où vient cette volonté grandissante d’indépendance et pour estimer si le conflit catalan pourrait se répéter dans d’autres pays de l’Union.
L’Écosse
En quelques chiffres: 8% de la population du Royaume-Uni, 8% du PIB du Royaume-Uni, 44,7% de la population souhaite l’indépendance de la région (référendum 2014).
L’Écosse possède une identité forte basée sur une langue qui lui est propre, le Gaélique (langue officielle depuis 2005) et également toute une culture que la région revendique fièrement. Quatrième nation constitutive de la Grande-bretagne, cette dernière compte actuelle quelque 5,3 millions d’habitants.
Une région longtemps indépendante possédant une identité forte
L’Ecosse a longtemps bénéficié d’une certaine indépendance. Mais celle-ci prend fin lorsque cette nation est rattachée à l’Angleterre par l’Acte d’Union au jour du 1er mai 1707 pour former la Grande-Bretagne. Un parlement de Grande-Bretagne est alors créé et les assemblées des deux nations maintenant unifiées sont dissoutes.
Mais dès 1853, des revendications se font entendre pour le retour d’un parlement écossais. Ce n’est cependant qu’en 1998 que le souhait des écossais sera exaucé et qu’un parlement (re)voit le jour dans la région.
Le Parti National Écossais (SNP), créé en 1934, prend alors de plus en plus d’importance dans cette partie de la Grande-Bretagne. À un point tel qu’en 2007 il arrive à former le premier gouvernement indépendantiste de la région (même si minoritaire).
La déception du référendum de 2014
Le parti rencontre succès sur succès, relançant la question de l’indépendance de l’Écosse. Le premier ministre de la Grande-Bretagne signe alors avec Alex Salmond, premier ministre écossais de l’époque, l’Accord d’Édimbourg (15 octobre 2012), prévoyant l’organisation d’un référendum sur la question en 2014.
Cependant, la consultation populaire n’aboutit pas au résultat attendu par le SNP. C’est ainsi le “non” qui l’emporte (55,3%), brisant les rêves d’indépendance des leaders du parti. Nicola Sturgeon (SNP) reprend la tête de la région et promet de continuer la lutte mise en oeuvre par son parti il y a longtemps maintenant.
La situation se complique au lendemain du référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne. Alors que le Brexit l’emporte, les écossais montrent leur désaccord face à ce résultat et affichent leur volonté de rester européens. Une raison de plus selon Nicola Sturgeon de réorganiser un référendum sur l’indépendance de l’Écosse en 2018.
Pour en apprendre plus sur le sujet, jetez un oeil à l'article ci-dessous:
- L'Ecosse en quête d'indépendance Quelles sont ces régions européennes qui rêvent, comme la Catalogne, à une forme d'indépen...
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La Flandre
En quelques chiffres: 57% de la population belge, 57% du PIB belge, 30,2% d’intentions de vote pour le parti indépendantiste (septembre 2017).
Carles Puigdemont n’a pas choisi de se réfugier en Belgique par hasard. Le Plat Pays possède en effet, lui aussi, un important mouvement indépendantiste qui a accueilli à bras ouverts le leader catalan.
Un nouveau pays dont l’unité est vite remise en question
Ces tensions s’expliquent notamment par la jeunesse du pays. Ainsi, ce n’est qu’en 1830 que la Belgique voit le jour. Rapidement, des troubles surviennent entre les différents groupes linguisitques que comptent le petit pays, les flamands se sentant mis de côté.
Aussitôt, apparaissent dans le paysage politique belge des organisations ayant pour but la création d’un État flamand indépendant telles que le Verdinaso (1931) et le Vlaams Nationaal Verbond (1933).
La Flandre voit son degré d’autonomie progressivement augmenté alors que les partis indépendantistes (tels que la Volksunie) progressent dans les sondages. Un parlement flamand est ainsi créé en 1980.
En 2010, le parti indépendantiste flamand la N-VA rencontre un succès flamboyant aux élections fédérales, ce qui entraînera le pays dans une crise politique sans précédent. En effet, la majorité se retrouve incapable de former un gouvernement, refusant toute alliance avec les indépendantistes flamands et oblige la Belgique à vivre 541 jours sans gouvernement.
Le conflit catalan divise la Belgique
Au jour d’aujourd’hui, le parti indépendantiste flamand (N-VA) se trouve à la tête du pays avec deux autres partis flamands (CD&V et Open VLD) ainsi qu’un parti francophone (MR). Même si son discours indépendantiste s’est quelque peu adouci, la N-VA ne manque pas une opportunité pour relancer le débat et créer des tensions au sein du gouvernement.
Le conflit catalan a d’ailleurs offert une occasion en or au parti indépendantiste qui n’a pas hésité à prendre la parole en faveur des Catalans. Pourtant, le gouvernement belge (dont la N-VA fait partie) avait déclaré officiellement soutenir le gouvernement de Madrid et Mariano Rajoy, refusant de reconnaître le référendum du 1er octobre et ses résultats.. Le Secrétaire d’État à l’Asile (N-VA) a d’ailleurs invité les indépendantistes catalans à venir se réfugier en Belgique, s’indignant du traitement qui leur était réservé en Espagne et allant à l’encontre de la position officielle qu’il était censé adopter.
Pour en apprendre plus sur le sujet, jetez un oeil à l'article ci-dessous:
- La Flandre en quête d'indépendance Quelles sont ces régions européennes qui rêvent, comme la Catalogne, à une forme d'indépen...
L’Italie du Nord
En quelques chiffres: 25% de la population italienne, 30% du PIB italien, 90% de la population a voté en faveur de plus d’autonomie au dernier référendum (octobre 2017).
De façon similaire à la Belgique, l’Italie est un pays assez jeune. C’est pourquoi de forts mouvements indépendantistes l’habitent également. C’est surtout en Italie du Nord qu’on les retrouve et plus particulièrement en Vénétie ainsi qu’en Lombardie, regroupant à elles deux 15 millions d’habitants.
La région la plus riche d'Italie
C’est en 1861 qu’a vu le jour le Royaume d’Italie. La Vénétie n’y a cependant été rattachée qu’en 1866 suite à un référendum. Le Nord de l’Italie va très vite faire l’objet d’ un grand mouvement de migrations (du Sud vers le Nord), la région offrant un grand nombre d’emplois.
C’est en partie sur ce sujet que se base les mouvements indépendantistes qui vont apparaître dans le Nord de l’Italie: sur le bien-être économique de la région et sur les migrations dont elle fait l’objet. Les mouvements nationalistes se sont regroupés en 1989 pour ne former qu’un seul parti, la Ligue du Nord.
Les nouvelles préoccupations du parti indépendantiste
Suite à différents problèmes internes, le parti indépendantiste est obligé d’opérer des changements radicaux pour reconquérir son électorat. La Ligue du Nord ne parle désormais plus réellement d’indépendance mais plutôt d’autonomie pour sa région et a fait de l’immigration son cheval de bataille (surtout celle des personnes de nationalité étrangère trop nombreuses en Italie selon elle).
La Ligue du Nord a tout de même organisé un référendum en octobre 2017 (trois semaines après celui qui s’est tenu en Catalogne) pour demander au peuple de Vénétie et Lombardie s’il souhaitait que leur région acquière une plus grande autonomie. Les habitants ont largement voté en faveur du “oui” (90% des voix) prouvant qu’il existe encore une véritable volonté d’autonomie, voir d’indépendance, dans ces régions du Nord de l’Italie.
Pour en apprendre plus sur le sujet, jetez un oeil à l'article ci-dessous:
- La Vénétie et la Lombardie en quête d'indépendance Quelles sont ces régions européennes qui rêvent, comme la Catalogne, à une forme d'indépen...
La corse
En quelques chiffres: 0,5% de la population française, 0,4% du PIB français, 56,5% des voix remportées par la coalition nationaliste aux élections territoriales de décembre 2017.
L’île française n’a jamais caché ses tendances autonomistes, voire indépendantistes. Ces dernières se sont d’ailleurs réaffirmées en ce mois de décembre à l’occasion des élections territoriales au cours desquelles la coalition nationaliste Pè a Corsica a remporté 56,5% des voix!
Mais la région qui compte à ce jour plus de 350 000 habitants revendique depuis un certain temps maintenant ce droit à être maître de son destin.
L’indépendance par les armes
C’est en 1753 que la Région va tenter pour la première fois de déclarer son indépendance vis-à-vis de Gênes mais en vain. L’île ne réussira qu’à obtenir un blocus en représailles. La Corse sera ensuite léguée à la France mais les troubles ne vont pas s’arrêter là.
L’affaire d’Aleria (Août 1975) marque le début de la radicalisation des mouvements nationalistes corses. Des attentats commencent à être organisés en parallèle à la naissance du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) en 1976. Ce n’est qu’en juin 2014 que le FLNC annonce officiellement avoir déposé les armes, laissant aux partis politiques le soin de revendiquer l’indépendance de la région sans avoir recours à la violence.
À ce jour, les différents partis nationalistes se sont rassemblés au sein d’une coalition appelant à une autonomie renforcée de la Corse, Pè a Corsica. Ce mouvement autonomiste créé en 2015 et dirigé par Gilles Simeoni ne connait pas la défaite. En effet, son leader a été nommé président du conseil exécutif de Corse suite à la victoire du parti aux élections de 2015.
Un succès sans fin pour les nationalistes
S’en suivent les élections législatives françaises de 2017 où la coalition a remporté, encore une fois, un franc succès permettant à trois membres de Pè a Corsica d’entrer à l’Assemblée Nationale. Une grande première pour un parti nationaliste qui arrive à obtenir trois des quatres places réservées à la Corse au sein de l’organe législatif français!
Mais ce n’est pas tout. En ce mois de décembre 2017, Pè a Corsica remporte haut la main les élections territoriales, avec 56,5% des voix, renforçant sa présence au sein de l’Assemblée de Corse. Jean-Guy Talamoni, président indépendantiste de l’assemblée de Corse issu de la coalition Pè a Corsica, s’est exprimé après le scrutin, demandant « à Paris d’ouvrir très rapidement des négociations » et menaçant d’organiser des « manifestations populaires » et de faire « le tour des capitales européennes » en cas de « déni de démocratie ».
Le Pays Basque
En quelques chiffres: 5% de la population espagnole, 20% du PIB espagnol. 29 sièges pour le parti nationaliste basque au sein du parlement de la région (depuis 2015).
Même si la situation s’est apaisée depuis quelques années, la question relative à l’indépendance de la région espagnole comptant envrion 2,2 millions d’habitants n’a pas tout à fait disparu des radars. C’est en 1512 que la Navarre se voit rattachée au Royaume de Castille et d’Arragon.
Ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle que l’on voit naître un mouvement indépendantiste basque, s’opposant à la création d’un État espagnol centralisé. Un parti politique, l’EAJ-PNV, est alors créé par Sabino Arana Goiri que l’on considère aujourd’hui comme le fondateur du nationalisme basque, pour défendre les idées indépendantistes.
Une région marquée par le terrorisme
La région espagnole obtient un premier statut d’autonomie en 1936 grâce aux revendications de l’EAJ-PNV qui gouvernera le premier gouvernement basque. Mais vient ensuite le règne de Franco qui n’épargnera pas les indépendantistes. C’est sous cette dicature que nait l’ETA (“Euskadi Ta Askatasuna” signifiant “Pays basque et liberté), une organisation séparatiste.
Le Pays basque entre alors dans ce que beaucoup considèrent comme la page la plus sombre de son histoire. En effet, jusqu’à l’annonce officiel de l’arrêt total de ses activités armées en 2011, l’ETA a commis pas moins de 800 assassinats, à un point tel que l’organisation a été considérée comme terroriste par l’Union européenne jusqu’en 2010.
Au jour d’aujourd’hui, les basques ne se battent plus que sur le plan politique pour obtenir leur indépendance. Qui plus est, ce n’est plus réellement à ce statut que ces derniers aspirent mais plutôt à toujours plus d’autonomie. Le gouvernement de la région est actuellement géré par le Parti nationaliste basque (appelé désormais PNV) et par le Parti socialiste basque.
Le conflit catalan réveille les tensions
Si l’indépendance ne fait plus autant partie des revendications des nationalistes, c’est surtout parce que le Pays basque dispose d’une autonomie déjà très importante. Elle pourrait même être la région européenne la plus autonome. En effet, le gouvernement basque est libre de récolter et gérer son propre impôt, mais gère également des matières relatives aux écoles, à la santé et à la police.
Le Pays basque espagnol se trouve également dans une position favorable puisque le gouvernement de Rajoy a eu besoin de son appui pour se maintenir au pouvoir. Cependant, le conflit catalan a quelque peu réveillé les anciennes tensions entre la région basque et l’Espagne puisque le parti nationaliste a dénoncé les violences policières qui ont eu lieu le 1er octobre pendant le référendum. Les cinq députés du PNV ont d’ailleurs annoncé qu’ils ne voteraient pas le budget 2018 de Rajoy au vu de la situation.